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Géothermie et politique énergétique : pourquoi on en parle (enfin) ?

Longtemps restée dans l’ombre de l’éolien et du solaire, la géothermie de surface bénéficie aujourd’hui d’un alignement des planètes sans précédent. Entre les impératifs de souveraineté énergétique, les objectifs climatiques et une volonté politique forte, 2025 marque un véritable tournant.

Qualifiée d’« arme puissante » par le Haut-Commissariat au Plan, la géothermie passe enfin du statut de « potentiel » à celui de solution stratégique. Alors, qu’est-ce qui a vraiment changé ?

Le déclic : quand la nécessité rencontre l’opportunité

Le réveil de la géothermie n’est pas un hasard. Il est le fruit d’un contexte géopolitique et climatique qui nous a forcés à regarder sous nos pieds.

« Les solutions sont limitées. On peut continuer avec le gaz, mais cela implique une forte dépendance aux marchés internationaux. On n’a pas des dizaines d’alternatives matures pour se chauffer et se rafraîchir. » Clémence Autenzio, co-fondatrice de Wisearth

Cette prise de conscience a été officialisée fin 2022 par le rapport du Haut-Commissariat au Plan, qui a mis en lumière le potentiel colossal de la filière : 100 TWh par an , soit l’équivalent de la moitié de nos importations de gaz russe d’avant la crise.
Ce rapport a agi comme un électrochoc, menant directement au Plan d’Action National pour la géothermie en février 2023, qui a posé les premières pierres d’une ambition renouvelée. La géothermie, énergie locale et non intermittente, est devenue une réponse évidente aux enjeux de souveraineté.
« La géothermie est très imbriquée avec la politique. Le contexte actuel pèse beaucoup », analyse Clémence Autenzio. Cette énergie, locale et non intermittente, est devenue une réponse évidente aux enjeux de souveraineté et de décarbonation.

2025 : Des mesures concrètes pour libérer le potentiel

L’année 2025 a transformé l’intention en action. Une « mission commando géothermie », lancée en avril , a abouti à une série de 7 mesures concrètes pour lever les freins historiques de la filière.

La mesure phare : un cadre simplifié pour des projets plus ambitieux
La décision la plus marquante annoncée à l’été 2025 est le relèvement du seuil de puissance de la Géothermie de Minime Importance (GMI) de 0,5 MW à 2 MW pour les projets sur sondes.

C’est une première étape majeure qui, nous l’espérons, sera étendue à d’autres technologies comme la géothermie sur nappe à l’avenir.
« C’est la mesure qui a fait le plus grand bruit. Ça permet à la géothermie d’accéder à un plus gros marché. Une foncière qui se disait ‘j’ai trop de mètres carrés, je ne peux pas le faire’, aujourd’hui elle pourrait. » Clémence Autenzio, co-fondatrice de Wisearth

Concrètement, cette évolution permet à des projets de plus grande envergure (écoles, EHPAD, immeubles de bureaux) de bénéficier du cadre simplifié de la GMI. Ce cadre dispense déjà d’une demande de permis au titre du code minier pour les installations de moins de 200m de profondeur. Le changement de seuil élargit donc considérablement le champ des projets éligibles à cette simplification majeure.

D’autres simplifications pour accélérer :

  • Des données plus accessibles : Les délais de confidentialité des données de forage seront réduits, accélérant le partage de la connaissance du sous-sol.
  • Un cadre plus souple : Un assouplissement des réglementations sur le temps de travail sur les chantiers est prévu, une nécessité pour des opérations techniques qui ne peuvent être interrompues.
  • Un accompagnement renforcé : Le déploiement d’animateurs régionaux pour la géothermie sera finalisé pour couvrir tout le territoire d’ici 2026.

Ce que ça change pour les porteurs de projets

Cet élan politique envoie un signal clair aux investisseurs, promoteurs et collectivités : la géothermie n’est plus un pari, mais un axe stratégique et sécurisé de la transition énergétique française.
Pour un décideur, l’investissement dans la géothermie est aujourd’hui un investissement dans l’indépendance et la stabilité.

“L’investissement dans la géothermie est avant tout un investissement dans la durée. Les sondes sont installées pour la vie ; elles seront encore là bien après nous. C’est un investissement, c’est vrai, mais c’est celui qui vous met aux commandes. Une fois le système bien géré, vous devenez réellement indépendant sur le plan énergétique.” Clémence Autenzio
Dans un contexte incertain, cette autonomie est l’argument phare. C’est la garantie de maîtriser ses coûts énergétiques sur le long terme, à l’abri de la volatilité des marchés fossiles, tout en valorisant son patrimoine.

Et demain ?

Si ces mesures sont un pas de géant, la filière regarde déjà plus loin. Le prochain défi est humain et structurel. Il faudra former les milliers de professionnels (foreurs, techniciens) nécessaires pour répondre à la demande et continuer d’assouplir intelligemment les normes pour optimiser les projets au cas par cas.
Le moment n’a jamais été aussi propice pour s’engager. Les freins d’hier sont en train d’être levés, ouvrant la voie à une nouvelle ère pour l’énergie de nos bâtiments.

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